
Cette histoire de limite litigieuse remonte très loin. Les plans de 1705 ont un bornage très flou. En 1716, une réformation générale a lieu avec M. de
Une phrase curieuse dit:
« et d'autre sur les friches de Thomery, lesquelles friches l'on met en valeur »
Mais pour le canton de
Suivant le récolement du bornage, a été reconnu une entreprise par les riverains en la quantité de 9 arpents 30 perches cote C de friche plantée en vigne et arbres fruitiers en dedans les bornes pour laquelle il y a 9 arpents 30 perches de friche usurpée.
Donc dès 1716, l’administration savait que de la vigne se trouvait sur le domaine royal. Une carte de 1725 le montre clairement:
Et pourtant, il faudra attendre 1751, pour que l’administration des Eaux et forêts prenne une décision et lance un jugement.
Toute la zone en vert est usurpée et plantée en vigne et voici le jugement de 1750: « aujourd'hui vendredi seize octobre mil sept cent cinquante, (aux) environs de neuf heures du matin sont comparus en notre hôtel et par devant nous, Amand Roze, Louis Tholimey, Jean Duchâteau, Jean Chesnoy, Jean Frot, Louis Luneau, Louis Delaistre, Pierre Florant tant en son nom que solidairement pour ses Consorts, Etienne Benoist, François Florant, Louise Michin (veuve?) Etienne Fercel, Guilleaume Thaubergat, tant pour luy que ses consorts Anto(n)ine Souillard comparant pourJean Voinû et autres, tous habittans de la paroisse de Thomery, lesquels ont déclarés et reconnu que pour la plantation des bornes qui terminent les confins de la forêt, elles ont été mises dans les véritables positions, pour séparer leurs héritages de ladite forest, et que les vignes qui se trouvent rentrer dans le corps de ladite forest en font partie et qu'ils ne les possèdent qu'à titre d'usurpation sur le fond d'icelle, sans néantmoins avoir aucune part à ladite usurpation qui est si ancienne qu'elle a donné lieu à la fabrique de Notre Dame de Moret de s'en emparer et de les conserver à leurs autheurs à titre de cens et rente.
Domet parle aussi de 9 arpents 30 perches, ce qui fait environ
« Les condamnons pareillement à arracher touttes les hayes (qui) ne font point closture de vignes et à l'égard de celles qui ferment les vignes leur permettons de mettre des portes dans la routte de pourtour en forme de clayon pour se déffendre du fauve, les quelles portes ils seront tenus d'ouvrir pendant tout le séjour du Roy en ce lieu, »
Ce genre « d’usurpation si ancienne » s’explique par le fait que les Danjoux et les Marcillons faisaient partie du fief de Notre Dame de Moret et que la lisière forestière en friche était assez floue, une fois les bornes 30 et 31 cassées ou couchées. Par ailleurs, cette usurpation constatée dès 1716 n’avait pas été suivie d’effet pendant 35 ans, donc les forestiers étaient eux-mêmes fautifs, ils n’ont donc pas été trop sévères, sans compter qu’une vigne nécessite du temps pour produire valablement.
L’historien de la forêt, Paul Domet dit que, par la suite, la forêt est replantée en 1764. D’ailleurs, l’entretien de la vigne a sûrement amélioré le terrain et la plantation n’en a été que plus facile. Donc nous avons devant nous quelques arbres d’environ 240 ans. Cependant les arbres à plusieurs tiges montrent que la forêt a été traité en taillis un certain temps. L’ancienne clôture avec la forêt est encore visible par une sorte de talus et un fossé sur le haut de la petite butte.
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