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vendredi 11 septembre 2009

La vigne et les échalas



Pendant tout le 18e siècle, plusieurs arrêtés royaux sont pris pour interdire de planter de nouvelles vignes. En 1731, un arrêté est même pris au niveau national, de peur que la France ne manque de blé. Rien n’y fait, la vigne continue à se développer car le vin rapporte plus d’argent que le blé, même s’il est de qualité médiocre et se conserve mal. Les cartes de 1771, 1773 et 1780 marquent toutes un développement maximum de la vigne jusqu’au bornage de la forêt. Par contre, en 1809, la vigne n’est

plus aussi prédominante, la Révolution et les guerres napoléoniennes ont dû perturber aussi bien la main d’œuvre que le commerce. A Thomery, l’introduction en 1730 de la culture du raisin de table sur des murs va aussi changer la donne

Dès que l’on pense vigne, on imagine les rangs bien alignés à perte de vue. En fait il n’est pas du tout sûr que la vigne à vin de Thomery ait été plantée en ligne. Avant l’utilisation intensive du fil de fer vers 1850, l’essentiel des vignobles étaient cultivé sur échalas : chaque pied de vigne était attaché sur une sorte de baguette qui était arrachée chaque hiver et remise chaque printemps.

C’était un énorme travail mais le bois trouvé sur place ne coûtait pas cher (petits rondins de chêne et de châtaignier fendus). Par ailleurs, tous les travaux de bêchage de la vigne étaient faits à la main, or quand on travaille manuellement, on avance plutôt en cercle autour de soi, la ligne droite n’est pas naturelle. D’ailleurs la vigne était souvent cultivée dans des terrains non labourables sur des pentes rocheuses.

Le provignage consiste à coucher en terre dans une fosse, qui sera ensuite fumée, un cep entier dont les pousses enracinées donneront autant de nouveaux ceps (le vigneron en sélectionne généralement trois) qui reproduiront fidèlement la souche-mère. Cette technique permet ainsi au vigneron de renouveler sa vigne à moindre frais, le prix d’un plant étant élevé.

Cependant le provignage présente un inconvénient majeur : le coût d’entretien de la vigne. En effet, l’achat du fumier et surtout des échalas, les travaux de la vigne rendus plus délicats en raison de cet aspect "en foule", aussi bien en temps qu’en main d’oeuvre, entraînent une dépense non négligeable pour le vigneron.

D’après le site : www.jouylemoutier.fr/content/heading2203681/content2222859.html

Il restait encore des vignes « échalassées » au début du 20e siècle puisqu’on en a des cartes postales.

Les champs présentaient une sorte de forêt d’échalas de tailles diverses.

La plantation en rang, si elle permet la culture mécanisée, impose une mise de fond plus considérable : il faut planter tous les rangs en entier en même temps, il faut respecter les distances, les piquets doivent résister longtemps à des tensions très fortes du fils de fer, le fil de fer doit être acheté en quantité ; la jeune vigne plantée demande plusieurs années de soin avant de produire régulièrement. La vigne

cultivée « en foule » produisait et se reproduisait en même temps.


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